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Interview de Vincent Prot !

09
Sep. 2020

Bonjour Vincent, comment vas-tu ?

Je vais très bien, merci.

Ce week-end, tu es allé faire une petite excursion à la forêt de Fontainebleau. Raconte-nous un peu comment ça s’est passé, ce que tu as fait…

Oui, c’est exact. On y est allé avec un collègue, Arthur, qui est ouvreur sur la salle de Saint-Quentin-en-Yvelines. Et ce fut une bonne session ! L’idée, c’était de faire une séance particulière à Fontainebleau sur des blocs relativement hauts, appelés « highballs » dans le jargon des grimpeurs. Ce type de blocs exige de bien poser les pieds, les mains et d’assurer chaque prise pour éviter les cas de chute, parce qu’à 4-5 mètres au-dessus d’un crashpad, ce n’est pas la même chose que grimper au-dessus d’un tapis. Cela demande plus d’engagement, il y a un supplément d’adrénaline, ce qui rend l’escalade assez différente.

le décor unique de la forêt de Fontainebleau, temple de l'escalade outdoor en France
Le décor de la forêt de Fontainebleau, temple de l’escalade outdoor en France.

 

Dans quelles cotations de bloc as-tu escaladé ?

Là l’idée, ce n’était pas d’aller dans des cotations extrêmes. On était dans du 7A+, 7B et 7B+ grand maximum. Donc c’était avant tout de la grimpe plaisir, le but étant de rechercher des sensations au niveau de la hauteur et de l’engagement plutôt que d’aller chercher de la difficulté qui use les muscles.

En parlant de difficulté, quels sont les rochers qui t’ont fait vibré à Fontainebleau ?

Un rocher qui m’a particulièrement marqué ? Tigre et Dragon ! C’est un très beau bloc qui est assez haut, une ligne assez mythique de Fontainebleau, un bon cinq étoiles. J’étais tout seul, ça montait haut et donc ce sont des lignes dont on se souvient ! La cotation était 8A à l’époque avant qu’une prise ne se casse, ce qui rend le passage plus difficile aujourd’hui. J’en garde un très bon souvenir, c’était un super défi et une « bonne bête » à franchir.

Tu te rappelles le nombre d’essais qu’il t’a fallu pour réussir un tel bloc ?

Faire le passage m’a pris plusieurs années, mais disons que sur l’ensemble des séances que j’ai faites, j’ai dû mettre trois bonnes séances. Ce qui représente entre 10 et 15 essais par séance. Il y a 2, voire 3, bonnes séances de travail puis une séance où en général, on essaie d’enchaîner.

Un passage plutôt relevé, donc…

Oui, cela demande une certaine persévérance. C’est complètement de l’après-travail, c’est-à-dire que tu réussis le passage après plusieurs tentatives et une charge intense de travail, variable selon le temps que prend tel ou tel projet.

vincent prot à l'assaut du mythique amok 8A, rocher de Bouligny
Le mythique amok 8A (rocher de Bouligny) à Fontainebleau, validé par Vincent Prot

 

Sortons maintenant de la métropole. Pourrais-tu nous parler d’un spot d’escalade mémorable réalisé à l’étranger ?

A l’étranger, je n’en ai pas fait beaucoup. J’ai fait deux ou trois sites de grimpe en corde à la frontière italienne. Après, le plus loin que j’ai fait, c’est Albarracín, dans la province de Teruel (Espagne). On y retrouve des cailloux complètement différents d’ici, en France, à l’image des couleurs avec des nuances d’orange et d’ocre. C’est du bon bloc outdoor qui rejoint un peu Fontainebleau parce que c’est du grès plus gros au niveau du grain. Albarracín est un peu plus simple car il y a beaucoup plus de dévers qu’à Fontainebleau, donc c’est moins technique et on fait souvent le rapprochement en salle parce qu’il demande de gros mouvements avec pas mal de panneaux déversants, et cela convient bien aux grimpeurs ayant moins de finesse et plus de muscle.

Toi justement, quel est le profil de grimpe qui te caractérise le mieux ?

Pendant un temps, j’aimais bien forcément aller dans les dévers parce que ça bourrinait un peu plus, comme on dit. Aujourd’hui, tous les types de profils me correspondent et je me surprends à aller dans les dalles, même si ça reste occasionnel. Je pense que c’est important d’aller voir un peu de tout même si on a un style de prédilection où on va être plus fort. Je trouve essentiel d’appréhender plusieurs profils de grimpe, quitte à se forcer à essayer de trouver le plaisir dans des lignes où on n’irait jamais parce qu’on n’aime pas ou que ça nous paraît extrême. Diversifier ses styles de grimpe est un super enrichissement dans la progression de tout grimpeur.

grimpe outdoor sur les célèbres rochers de Fontainebleau

Vincent Prot, grimpeur aguerri en proie aux rochers de Fontainebleau. © Matthieu Guillot

 

Quels sont tes points forts et, à l’inverse, tes points faibles ?

J’ai toujours été doué en plat, en pince et sur les mouvements physiques, un peu style de compression. Dès que les prises deviennent plus petites et qu’il faut les arquer, je ne suis pas le grimpeur le plus léger, donc je suis moins à l’aise avec ce genre de préhensions.

Est-ce que tu aurais un conseil ou un message à faire passer aux grimpeurs débutants et intermédiaires pour s’améliorer ?

L’escalade est un sport qui est assez ingrat et dès que tu arrêtes, tu vois tout de suite que tu perds du niveau, beaucoup de sensations et de la force même si ça revient relativement vite. Donc à tous ceux qui souhaitent devenir plus forts assez rapidement, le meilleur conseil que je peux donner, c’est grimper. Il faut arrêter de faire de la musculation spécifique à la grimpe dans les niveaux faibles… Il est important de bien s’échauffer pour éviter les blessures et pour progresser, il n’y a pas de secret : il faut grimper encore et encore.

Le mot de la fin ?

Mangez de la prise !

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